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rejeta dans le monde, et il eut bientôt reconquis sa réputation de séducteur irrésistible ; alors, tout ce qu’il estima encore dans sa femme, ce fut son immense fortune. Diane ne s’aperçut pas d’abord de ce changement : très occupée de ses enfants, elle trouvait en eux une puissante distraction. Ce sentiment maternel, plus vif qu’aucun autre, l’empêchait de songer à pénétrer la nature de son mari ; d’abord elle l’avait aimé instinctivement ; maintenant elle l’aimait moins, mais sans se rendre compte encore de son caractère. Insensiblement le marquis se montra si froid, si indifférent, puis si dédaigneux pour elle, que Diane en fut frappée ; elle chercha à le ramener en faisant appel à sa raison et à son cœur, et, pour la première fois, elle découvrit avec un effroi naïf et douloureux qu’il n’y avait dans cet esprit que de vaniteuses passions, et dans ce cœur que