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Qu’on juge par cette tendresse passionnée, exprimée par une femme, de l’impression que la jeune marquise de Castellane produisit à la cour : durant un temps toutes les autres femmes furent oubliées ; on ne parla que d’elle, on la surnomma la belle Provençale. Mignard fit son portrait, et nous devons à ce pinceau célèbre la conservation de ces traits divins. Tant d’hommages, tant d’adulations, n’altérèrent point la pureté d’âme de la belle Diane ; elle aimait son mari, et, pour mieux lui prouver son amour, souvent elle fuyait le monde, réservant pour lui seul toutes les grâces de sa beauté et de son esprit. Le marquis de Castellane servait dans la marine, les devoirs de sa charge l’appelèrent sur mer, Diane dut le quitter ; ce fut un déchirement inexprimable ; il lui semblait que cette séparation serait éternelle. Ce douloureux pressentiment s’ac-