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envers cette pauvre Mancini, à qui hier encore vous juriez un amour éternel. — Madame, madame, murmura le roi comme pour demander merci. — Écoutez-moi, frère, dit la reine de Suède en descendant du trône et en s’appuyant sur le bras du roi, je vais vous faire une confidence qui mettra en demeure votre chevalerie et vous forcera bien de renoncer à la marquise. — Voyons, dit le roi. — Eh ! bien, cette divine Diane, j’en suis amoureux fou. — Dites amoureuse folle, répondit le roi en riant. — Non, sire, je dis amoureux ! Pour les femmes l’amour n’est qu’une dépendance, et vous le savez, toute dépendance, même celle d’un trône, m’est odieuse ; je veux donc faire la cour à la belle Diane comme si j’étais un homme, je veux me pénétrer de ce rôle, et peut-être la métamorphose que j’ai si souvent désirée s’opèrera-t-elle enfin ! Le roi et les courtisans