Quand Louis XIV eut fini de danser son pas, il se sépara de sa belle danseuse et s’inclina en passant devant le trône de la reine de Suède ; mais celle-ci l’appelant familièrement : — Frère, dit-elle, j’ai de grands reproches à vous faire ; ne me fuyez pas ainsi dans la crainte d’une réprimande. Le jeune roi s’approcha en rougissant un peu. — Quoi ! n’avez vous pas de honte, continua Christine, de désespérer ainsi une chère âme qui vous adore ? et de la pointe de son poignard elle désignait au roi une grande jeune fille brune, assise à l’écart dans un angle de la salle, et qui semblait tristement préoccupée. C’était la nièce de Mazarin, mademoiselle de Mancini, alors aimée par le roi et oubliée ce soir-là pour la marquise de Castellane.
— La belle Diane vous fait perdre la tête et le cœur, poursuivit Christine qui jouissait de l’embarras du roi ; vous êtes léger et cruel