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avec intérêt du regard son fils et sa belle danseuse. Deux autres trônes s’élevaient auprès de celui d’Anne d’Autriche, celui destiné au jeune roi et un autre occupé par une femme, par une reine dont le costume attirait l’attention et parfois les sarcasmes des jeunes seigneurs de la cour. Au premier aspect, à la physionomie de cette femme, à son allure décidée, on hésitait à croire qu’elle n’appartenait pas au sexe masculin. Elle avait adopté un déguisement turc d’une grande richesse, mais qui se rapprochait beaucoup d’un habit d’homme. Son turban était orné d’un croissant de pierreries, elle portait à sa ceinture un poignard dont elle jouait en guise d’éventail, elle levait et croisait les jambes ; enfin ses grands yeux pleins de feu s’arrêtaient de préférence sur les femmes, dont elle se plaisait à faire baisser les regards. Les traits de cette singulière personne annonçaient la fer-