Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chez madame de Sermezi ; j’étais alors une enfant sombre, assez maussade ; pourtant cette femme si distinguée avait toujours pour moi quelque parole gracieuse ou touchante. Son souvenir ne m’avait jamais quittée ; j’aurais été heureuse de la revoir en passant à Lyon : elle était à la campagne. Je rencontrai chez madame Yéméniz le docteur Polinière, le premier médecin de Lyon et l’ami de madame la marquise de Sermezi ; il m’assura qu’elle me gardait toujours un affectueux souvenir. J’ai été charmée de tracer ici l’impression si vive qu’elle m’a faite dans mes jeunes années.

Après ces journées de fêtes du cœur et de l’esprit, il fallut songer à quitter Lyon à quatre heures du matin, par un temps frais et pur. Nous montâmes sur un élégant bateau à vapeur, qui devait le soir même me déposer sur le sol natal. L’Aigle, tel était