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taire de leur esprit et de leur érudition, mais sans penser à en faire parade. Allez chez madame de Sermezi, vous admirerez d’abord les belles statues, les groupes charmants qui ornent ses salons, mais il faudra que vous deviniez quel en est l’auteur ; au bas d’un sujet grec, vous remarquerez quelques vers d’Homère ou de Pindare ; elle ne vous dira pas qu’ils ont été choisis et inscrits par elle ; de même de ce distique latin, ou de ces vers de Shakspeare, du Dante ou de Lopez de Vega, ornant divers morceaux de sculpture. Parfois c’est à notre poésie naissante qu’elle s’est plu à demander des inspirations, à Charles d’Orléans, à Loyse Labbé, à Clément Marot ; et alors ces vers naïfs servent de commentaire au plâtre ou au marbre qu’ils ont fait naître. En 1826, j’avais habité Lyon plusieurs mois avec ma mère, nous dînions tous les dimanches