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Les bastides, avec leurs toits coquets d’ardoises,
Parent leur seuil riant prêt à nous recevoir ;
Et dès l’aube, en chantant, les brunes villageoises
  Lavent au blanc lavoir.

III


Il est un autre lieu pour moi toujours le même,
C’est l’église où mon front a reçu le baptême,
  C’est mon vieux Saint-Sauveur
Au gothique portail couvert de figurines ;
Là, la prière et l’art, ces deux langues divines,
  Parlèrent à mon cœur !

J’aimais l’enlacement de ces sveltes ogives,
Le beau temple païen sous la nef abrité[1],
L’orgue religieux dont les notes plaintives
Semblaient porter mes vœux à la Divinité.

Oh ! laissez-moi pleurer, rêver, prier encore,
Comme aux jours écoulés de cette pure aurore

  1. Six colonnes de porphyre d’un beau petit temple payen, enfermé dans les constructions de l’église de Saint-Sauveur, servent aujourd’hui d’enceinte au baptistaire.