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Tandis que la voiture fuyait avec rapidité, la nuit s’était levée brillante d’étoiles ; mes compagnons de voyage dormaient ; rien ne troublait l’ineffable rêverie qui s’emparait de mon cœur ; alors, comme autant de voix intérieures, les sensations diverses que j’avais éprouvées me dictèrent ces vers que j’adressai le lendemain à mes amis :


RETOUR À AIX.

I


Ô doux temps regretté d’une jeunesse éteinte,
  Allez-vous revenir ?
Chaque pas que je fais dans cette chère enceinte
  Éveille un souvenir !

C’est ici que mon cœur, s’ouvrant à la pensée,
  Souffrit avant le temps ;
C’est ici que la Muse en naissant m’a bercée
  De songes éclatants.