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La gloire, cet écho que l’avenir emporte,
Est déjà dans mon cœur une espérance morte :
Je vois s’avancer l’ombre et je pressens l’oubli !
Mais avant que mon nom y tombe enseveli,
J’évoque du passé les touchantes images.
Vous qui m’avez connue, oh ! vous lirez ces pages !
Vous chercherez l’enfant dans le poète ; eh bien !
Vous le retrouverez plein de foi dans le bien,
Jetant les cris hardis d’une âme généreuse,
Sans guide s’élançant dans l’arène orageuse,
Luttant avec courage, et parfois triomphant !
Le poète a gardé les instincts de l’enfant !
Il a su conserver, malgré tant de blessures,
Un cœur toujours aimant, des lèvres toujours pures ;
Et pour ceux dont la haine a fait ses jours amers
Vous trouverez encor le pardon dans ses vers !

Souris à mon retour, ô ma ville natale ;
Ce livre, c’est vers toi mon âme qui s’exhale ;
C’est moi qui te reviens pour ne plus te quitter ;
Ces chants de ton enfant tu vas les adopter ;
Et quand je dormirai dans la tombe enfermée,
Seule tu garderas ma frêle renommée.