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de la ville, s’élève la statue mutilée de l’Homme de la roche ; l’Homme de la roche est une légende très chère au peuple lyonnais ; n’attendez pas que je vous en fasse le récit, j’aime mieux vous rappeler que c’est sur cette même montagne que Jean-Jacques Rousseau, pauvre et inconnu, passa la nuit à la belle étoile ; il dormit là très bien et fit de beaux rêves. Enfin voilà Lyon, Lyon triste et enfumé, les maisons de ses faubourgs semblent disputer de hauteur aux coteaux des rivages : Lyon si sombre en hiver et qui se déride à peine sous un soleil éclatant. J’avais habité cette ville autrefois ; avant d’avoir vu Paris, elle me semblait alors belle et grande, maintenant je la trouvais d’une effrayante tristesse, et cependant j’étais heureuse de la revoir. Lyon, c’est un peu pour moi le pays natal, c’est le berceau de mon père, j’allais y retrouver d’anciens amis,