Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/395

Cette page n’a pas encore été corrigée

La mort ! Je n’entendis plus rien ; je tombai le visage contre terre. Quand je revins à moi, on emmenait la condamnée. Je ne sais si elle nous avait reconnus, mais il me sembla qu’en sortant elle nous jetait un regard de mépris.

Le soir même je quittai Paris. J’errai quelque temps dans divers départements, puis je me retirai à Aix, d’où ma famille était originaire ; c’est alors que je commençai à donner des leçons de grammaire et d’écriture.

III

Quatorze ans s’écoulèrent ; je ne revis jamais Philippe, pourtant je n’avais pas perdu ses traces. Sous l’empire, il entra dans la magistrature ; sous la restauration il monta en grade et fut nommé premier magistrat d’une ville du midi. Un matin, en ouvrant mon journal, j’y lus un épouvantable récit 5 un homme avait été assassiné, son agonie avait été horrible ; on avait épuisé sur lui