Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/394

Cette page n’a pas encore été corrigée

tinrent immobile. Chacune de ses fières réponses me causait une satisfaction enthousiaste qui me faisait presque oublier le sort qui l’attendait ; mais quand les paroles de la victime eurent fait pâlir ses bourreaux, et que, maîtres de sa destinée, ils se préparèrent à prononcer son arrêt, je me tournai vers Philippe : il évitait mon regard, ses doigts crispés pressaient convulsivement le siège sur lequel il était assis, son visage était livide. En ce moment une vielle jouait l’air du Ça ira dans la cour du palais de juslice. Le jury, sans lever la séance, délibéra un instant pour la forme, puis chaque membre eut à prononcer. Tous ceux qui votèrent avant Philippe dirent d’une voix ferme : la Mort ! Quand son tour arriva, je le tenais sous mon regard, j’écoutais par l’âme, mes oreilles sifflaient, j’étais chancelant. — Eh bien ? — Eh bien ! comme les autres, il dit :