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tait un homme d’une cinquantaine d’années, maigre et d’une haute stature ; son visage était triste et noble ; toute sa personne pleine de dignité. — Ma fille Charlotte a bien fait, nous dit-il en nous reconduisant dans la salle, de vous offrir de partager notre frugal repas, et, si une journée de campagne ne vous épouvante pas, je vous propose, comme une compensation à ce triste déjeuner, de faire honneur, en dînant avec nous, au produit de notre heureuse chasse. En parlant ainsi, il tira de sa gibecière cinq à six perdrix grises et une douzaine de poules d’eau qu’il remit à la vieille servante. Nous nous étions rangés autour de la table, et, durant le déjeuner, je voulus reprendre avec Charlotte la conversation que l’arrivée des chasseurs avait interrompue ; elle me fit alors du coin de l’œil un petit signe que je ne compris pas ; je continuai avec maladresse.