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çûmes une jeune fille assise qui lisait ; comme nous marchions sur un sol gazonné elle ne nous entendit point venir, et nous pûmes l’examiner sans être vus : elle portait une robe de toile rose qui se détachait riante sur le gazon vert et, s’harmoniait parfaitement avec son teint animé par la jeunesse et la santé ! un fichu de mousseline blanche couvrait son sein ; sur ses genoux reposait un chapeau de paille et un gros bouquet de roses fraîchement cueillies. Les milles boucles de ses abondants cheveux châtains se jouaient sur son front pensif et sur son col penché. Ses yeux baissés avaient les plus longs cils que j’ai vus. Tousses traits étaient nobles et grands, de race normande, mais distinguée. Quand nous fûmes en face d’elle, elle leva la tête, répondit à notre salut par un gracieux sourire et fixa sur nous ses yeux d’un bleu sombre, les plus beaux, les plus