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tristes barrières se cache une ravissante campagne.

Au bout d’un de ces chemins couverts, nous distinguions déjà la grande grille de fer qui clôt les Aygalades, et, au travers une magnifique avenue de maronniers, lorsqu’une petite porte verte, s’ouvrit à gauche du mur blanc, un vieillard parut sur le seuil, et tout en regardant venir notre voiture qui allait au pas en cet endroit de la route montueuse, il savoura lentement une prise de tabac : sa pose, son regard, son geste, tout me rappela une personne bien connue, mais dont l’image éloignée, quoique chère, se perdait déjà pour moi dans le lointain de l’adolescence ; le vieillard lui-même me regardait attentivement, semblait me reconnaître à demi et chercher à se souvenir !… Tout à coup, quand la voiture passa devant lui, après un dernier regard échangé, nous nous