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si fréquenté, nous ne trouvâmes que les maîtres du logis ; aucun touriste intrépide n’y était venu chercher son repas du matin. Je fus presque fière de notre isolement.

On nous servit de succulents poissons et d’incomparables coquillages dans un petit salon qui s’ouvrait sur la mer ; en face de nous, nous avions le fort Saint-Jean, puis le Lazaret, puis la plage d’Arem, puis les belles montagnes d’azur qui la bordent. Malgré la violence de l’ouragan, le ciel était d’un bleu vif et limpide, et le soleil versait radieux des milliers d’étincelles sur l’immensité des eaux couvertes d’une écume bondissante. Après quelques heures de bien-être et de silencieuse admiration, nous rentrâmes au port. Avant de débarquer, je voulus visiter un de ces magnifiques paquebots à vapeur qui, rasant les côtes de l’Italie, conduisent en huit jours