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hâle qui couvre mes joues, je veux à l’instant revoir cette ville plus belle que Paris, car elle a de plus son ciel inaltérable et sa mer sans limite où ce ciel reflète son azur. Le jour même de mon arrivée, je parcourus sans prendre haleine son port, ses rues populeuses, ses promenades ; la plus remarquable de ces promenades est le Prado. D’élégants omnibus, plus propres, plus confortables que ceux de Paris, vous y conduisent ; ils partent de la Cannebière, remontent la rue de Rome, sortent de la ville, et, après avoir roulé quelques minutes sur une route poudreuse, ils vous déposent enfin dans cette magnifique allée du Prado, plus longue que les Champs-Elysées, et d’où l’on a pour perspective la mer. Quel air pur et vivifiant, on respire là ! Des chaînes de montagnes azurées se détachent à l’Est sur la transparence plus pâle du ciel ; ces montagnes sont