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mâts lointains les dominent et nous annoncent de grands navires qui rentrent au port de Marseille. Au nord, derrière nous, le Rhône que nous venons de quitter se confond avec ses rivages. À l’est, une chaîne de montagnes d’un pâle azur suit les bords de la mer jusqu’à Marseille, dont les rochers et les constructions nous apparaissent vaguement ; quoique la mer soit grosse et orageuse, le bateau poursuit sa marche rapide et directe. Les cabines sont encombrées de passagers que le mal de mer torture. Trois pauvres religieuses, qui certes ne ressemblent guère aux brillantes nonnes de Saint-Césaire, sont prêtes à rendre l’âme. Par un bonheur inouï, nous échappons à l’atteinte générale, nous défions le capitaine surpris. Quel préservatif nous garantit ? Ah ! c’est que l’air natal souffle vers nous, c’est que cette belle ville, qui déjà se montre à