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aplanies du fleuve. Nous approchons de son embouchure ; à gauche, une belle tour gothique élevée par saint Louis, nous annonce la mer, les flots du Rhône deviennent d’un bleu plus vif ; déjà le mélange s’opère, les grandes eaux s’étendent devant nous, les vagues approchent, nous les franchissons ; le bateau rudement secoué nous balance en tous sens ; quelques visages ont pâli ; quelques femmes commencent à défaillir ; le capitaine nous observe d’un air narquois. Jusqu’à présent nous restons ferme et intrépide, debout sur le pont, les cheveux au vent, et contemplant avec ravissement le sublime spectacle qui se déroule devant nous ; l’esprit domine le corps. Au midi et à l’ouest, la mer, l’immense mer sans limites, sans rivage, s’étend devant nous ; ses vagues bruyantes, limpides et gigantesques, montent jusqu’au pont du bateau ; quelques