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Le surlendemain, le gouverneur de Provence était arrivé, suivi de l’archevêque, du clergé et des autorités de la ville. Il se rendit aussitôt à l’abbaye de Saint-Césaire ; il s’attendait à quelque résistance, mais, à sa grande surprise, les portes lui en furent ouvertes. L’abbesse vint à sa rencontre entourée de toutes ses nonnes ; et, après lui avoir adressé quelques paroles respectueuses et dignes, elle l’introduisit, ainsi que sa suite, dans une vaste salle où s’assemblaient les religieuses lors des élections des abbesses. Le gouverneur et l’archevêque s’assirent sur deux hautes stalles de bois ; l’abbesse se plaça sur un siége parallèle, tous les assistants se rangèrent autour d’eux ; parmi les religieuses, on remarquait Jeanne d’Alcyn, à moitié cachée sur le sein de sa mère, qui était accourue au couvent aussitôt que les portes en avaient été ouvertes. Les interro-