Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/324

Cette page n’a pas encore été corrigée

mettait tout en doute, et elle espérait, par ses mensonges audacieux, ébranler la conviction de l’archevêque d’Arles. Elle y réussit presque. Aimant la quiétude et la molle paresse, un instant l’archevêque hésita ; il prévoyait des scènes orageuses, il eût voulu s’y dérober. Les représentations énergiques de l’archidiacre, les vives instances du marqui d’Alçyn et des nobles familles qui lui étaient alliées, l’emportèrent enfin. Suivi de son clergé, l’archevêque se rendit à l’abbaye de Saint-Césaire ; mais, ainsi que l’abbesse l’en avait prévenu, il en trouva les portes, fermées et barricadées ; ses sommations furent vaines. Le cloître resta muet comme s’il avait été désert. Le peuple voulait en forcer l’entrée, l’archevêque s’y opposa. Il décida qu’il fallait en référer au gouverneur de Provence.

En apprenant la résistance de l’abbesse,