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quand l’archevêque paraîtrait, de résister à toutes sommations et de ne répondre à aucun interrogatoire ; puis, assurée de leur obéissance, elle écrivit à l’archevêque une lettre pleine d’orgueil et d’astuce. Elle disait, en commençant, qu’elle dépendait de Dieu seul, et que nul n’oserait casser ou réformer son autorité ; elle demandait ensuite qui pourrait prouver que les scènes dont son abbaye avait été le théâtre ne s’étaient pas passées à son insu. Des hommes avaient tenté de s’introduire, la nuit et par escalade, dans la cellule des nonnes ; le guet les avait surpris. Mais avait-on reconnu son frère ? pourrait-on jurer qu’il était là ? et quelle vraisemblance que le noble comte de G., gouverneur de Montpellier et y résidant alors, eût recours à la violence pour pénétrer, dans un monastère où le pouvoir de sa sœur lui donnait un libre accès ? Ainsi elle