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des nonnes, elles décrivaient des rondes rapides, puis allaient tomber haletantes sur les bancs des bosquets ; les danses se succédaient ; on entendait sous les arbres des pas mystérieux qu’accompagnait une musique plus lente ; puis tout à coup la troupe après s’être un instant éclipsée reparaissait sur la pelouse à la pleine clarté de la lune. Jeanne d’Alcyn, enchaînée à la main robuste du comte de G., fut contrainte de se mêler un instant à ces jeux ; mais, tandis que la ronde profane glissait sous les sombres allées, elle trouva le moyen de s’échapper encore et de rejoindre quelques-unes de ses compagnes qui, épouvantées comme elle de cette étrange fête, se tenaient à l’écart. — Fuyons, leur dit-elle, allons nous réfugier dans nos cellules ; prenons-nous par la main, comme si nous formions une danse, et glissons par cette galerie obscure jusqu’au corridor supé-