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nieux des instruments. Les plates-bandes de fleurs qui entouraient les murs jetaient dans l’air les plus pénétrants parfums, l’oreille était ravie et les sens enivrés !

— Voilà le signal, dit l’abbesse en se levant. Allez, mes sœurs, allez commencer vos danses nocturnes ; du haut de ce balcon je verrai votre joie et vos rondes gracieuses ; ainsi que les festins, la Bible nous permet la danse : David, le saint roi David a dansé devant l’arche. Mon frère, prenez la main de Jeanne, dit-elle au comte de G., et conduisez-la sur cette verte pelouse, théâtre de la fête. En parlant ainsi l’abbesse, s’approcha du grand balcon qui s’ouvrait sur la cour, et elle s’assit sur une espèce de trône. Presque toutes les nonnes et tous les jeunes seigneurs quittèrent la salle. Le comte de G. avait pris la main de Jeanne, qui sembla d’abord ne faire aucune résistance ; mais à