Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/304

Cette page n’a pas encore été corrigée

nature, la mère de Catherine jugea que, pour que cette jeune fille fût insensible aux soins d’un homme aussi beau, aussi recherché que l’était son frère, il fallait qu’un autre sentiment eût pris place dans son cœur : ce sentiment, quel en était l’objet ? voilà ce qu’elle ignorait ! mais ce doute était déjà une torture pour cette femme impérieuse. Parfois elle avait bien surpris les doux regards de Jeanne attachés sur l’archidiacre, elle avait cru parfois deviner la sollicitude de celui-ci pour cette jeune fille ; mais, comme il lui gardait en définitive un amour positif, elle repoussait ces soupçons.

Cependant, pour se débarrasser de ses vagues et pénibles pressentiments autant que pour satisfaire aux vœux de son frère, elle se résolut à un projet hardi dont l’exécution amena les scènes que nous allons décrire.