cloître ; elle aimait sans remords l’ami de son enfance ; et l’archidiacre, par un jeu double et infâme, que la candeur de Jeanne ne pouvait soupçonner, était parvenu à dérober à la jalousie de l’abbesse la connaissance de ce chaste amour. Il n’avait point rompu ses liaisons avec Catherine, pour miner avec plus de sécurité son autorité ; pour nourrir sans crainte d’être soupçonné la passion pure et exaltée qu’il inspirait à Jeanne, il affectait pour l’abbesse des sentiments qu’il n’avait plus.
La bonté et la candeur de Jeanne d’Alcyn lui acquirent bientôt dans le couvent de nombreuses sympathies ; toutes les religieuses un peu timorées, cœur tendres et craintifs, qui peut-être n’auraient pas reculé devant un amour unique et vrai, mais que les intrigues de l’abbesse épouvantaient, se rangèrent instinctivement sous le drapeau