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vous serez libre de faire vos vœux et de rester à jamais parmi nous ; vous mènerez ici une vie douce, vous y recevrez vos parents, vos amis, et quelquefois mon frère, que je ne veux pas que vous oubliiez ; et maintenant, venez avec madame la marquise visiter votre nouvelle demeure. Elles se levèrent et elles entrèrent toutes trois dans l’intérieur du couvent.

Malgré l’impression pénible qu’avaient causée à Jeanne quelques paroles de l’abbesse, elle se sentit rassurée par son cordial accueil ; l’archidiacre lui avait fait redouter un abord rude et soupçonneux, et elle n’avait vu dans la mère Catherine que grâces et que sourires. Les premiers mois de son séjour au cloître furent pour elle une vie d’enchantement : elle voyait chaque jour celui qu’elle aimait, car il faut bien prononcer ce mot ; c’était l’amour qui l’avait attirée au