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et que Jeanne posait ensuite sur son cœur. Vers quatre heures, la cloche de l’église sonna : elle appelait les chanoines au chœur pour y chanter l’office. — Il faut nous quitter, ma sœur, dit l’archidiacre avec un visible regret et en pressant plus fortement la main de Jeanne ; adieu, que le ciel seconde vos projets et qu’ils puissent s’accomplir ! — Adieu, mon frère, dit-elle sur le seuil de la poterne qui menait à l’église ; que Dieu vous bénisse du bonheur que vous m’avez donné ! Pauvre enfant ! elle venait de faire un premier pas vers l’abîme, elle croyait marcher au ciel !


III

Le lendemain, un riche carrosse aux armes de la maison d’Alcyn s’arrêta devant la porte de l’abbaye de Saint-Césaire. Jeanne et sa mère en descendirent ; elles deman-