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et recueillies ! dit-il en se levant et lui donnant la main. N’est-ce pas, ma sœur, qu’il est doux de s’y promener à cette heure où tout repose, et par ce soleil brûlant qui ne vient pas à nous ? — Cette promenade me rappelle, répliqua Jeanne, celles que nous faisions ensemble sous les sombres allées du jardin de mon père ; alors nous paraissions à peu près du même âge ; vous n’aviez pas un titre respectacle  : je vous appelais simplement Elzéar, je… Elle s’arrêta. Il la regardait avec ravissement. — Ma sœur, ma bonne petite sœur ! s’écria-t-il en pressant ses lèvres sur les mains de Jeanne ; elle tressaillit, mais ce baiser ne l’épouvanta point. — Ils se promenèrent longtemps ainsi, tantôt contemplant les sculptures des chapiteaux dont il lui donnait la naïve description, tantôt cueillant au bord du préau quelques fleurs des tombes qu’ils aspiraient ensemble,