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toutes les douleurs du mariage, toutes les souffrances de la maternité, la marquise d’Alcyn redoutait pour sa fille ces rudes épreuves ; elle pensait que, pour cette nature sensible et délicate, la vie du cloître vaudrait mieux que celle du monde. Elle se disait encore que sa fille lui serait enlevée par le mariage, tandis qu’elle pourrait la voir tous les jours dans cette abbaye de Saint-Césaire, dont la règle était si tolérante, et qui offrait toutes les douceurs de la vie religieuse sans en avoir les austérités. Le marquis d’Alcyn fut décidé par des considérations plus mondaines : puisque sa fille renonçait à faire un brillant mariage, c’était encore une position honorable et qui pouvait devenir digne d’envie que celle qui l’attendait à l’abbaye de Saint-Césaire. L’abbesse actuelle, Catherine de G., était fort compromise par ses dérèglements. On pour-