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laisserez diriger par moi, répliqua l’archidiacre avec une sorte d’autorité sacerdotale qu’il avait de la peine à rendre grave. J’ai de grands desseins sur votre jeune tête. — Vous avez été le frère de mon enfance, vous serez maintenant mon père spirituel ; je vous servirai et vous obéirai, dit Jeanne enjoignant ses mains avec une tendresse dévouée. — Vous êtes un ange, s’écria le prêtre attendri et charmé ; mais votre mère, mais votre père surtout, comment ont-ils pris votre vocation ? — D’abord ils l’ont combattue, ma mère faiblement, mon père avec plus d’autorité ; puis, lorsque ma mère a vu que cette idée m’avait ranimée, elle a craint, si on me l’enlevait, de me voir retomber dans la langueur ; elle m’a donné son consentement, et a décidé mon père à me donner le sien.

Jeanne disait vrai : la tendresse maternelle avait cédé à ses désirs. Connaissant