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filles, fut d’avis de faire accomplir à Jeanne le sacrement pieux, afin qu’on pût aussitôt, par un sacrement plus profane, mais à son avis plus salutaire, raffermir cette santé toujours chancelante.

Le soir du jour où commence notre récit, Jeanne et sa mère, assises sur la terrasse de l’hôtel qui dominait le cours du Rhône, contemplaient un splendide soleil couchant qui teignait de pourpre les eaux du fleuve. Tout à coup un mouvement inusité se fit sur les quais et attira toute leur attention. Une grande affluence de monde accourait sur chaque rive comme pour jouir d’un spectacle qui s’avançait apporté par le courant. Jeanne se souleva à moitié sur son siège pour mieux voir ; en cet instant, le marquis d’Alcyn arriva sur la terrasse, accompagné d’un jeune gentilhomme à la tournure noble, à la mine fière et décidée. C’était le frère de