douce et aimante ; elle comprenait tant de dévouement et d’amour, et elle se prêtait à tous les désirs de sa mère pour fortifier une vie dont souvent la souffrance lui avait donné la lassitude.
Comme tous les êtres d’une organisation délicate, elle était douée d’une intelligence précoce ; vivant peu en dehors d’elle-même, elle avait des sensations intérieures plus vives et plus durables.
On cherchait à la préserver de toute émotion ; cependant l’émotion naissait naturellement dans cette âme ardente et contenue. On avait remis d’année en année à lui foire faire sa première communion, redoutant pour elle une piété exaltée capable d’affaiblir encore cet être déjà si faible. Mais le marquis d’Alcyn, qui, comme les pères des comédies de Molière, pensait que le mariage est un remède à tous les maux des jeunes