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fait du bien ; d’ailleurs je ne pouvais tarder davantage. — Enfant ! tu avais l’air aussi jeune qu’elles toutes. — Oui, reprit Jeanne avec un triste sourire, la maladie me rend enfant, plus faible encore qu’un enfant ordinaire. — Reprends courage ; depuis un mois tu souffres moins, et je compte beaucoup sur ce beau printemps pour te rétablir tout-à-fait.

La jeune fille embrassa sa mère et ne répondit pas.

Unique enfant de la noble maison d’Alcyn, Jeanne était pour ses parents depuis le berceau un objet de constante sollicitude. Sa santé toujours débile faisait craindre à chaque instant pour sa vie ; mais son père et sa mère, à force de tendresse et de soins, la disputaient à la mort. Jamais enfant ne fut plus aimé, jamais jeune tête ne coûta plus de larmes. Jeanne d’Alcyn avait une nature