et les fleurs avec ses blanches petites mains, elle ramasse les jolis cailloux du rivage, elle saute et jase, et parfois essaie un chant naissant, modelé sur les chants qu’elle entend. Après plusieurs années d’agitation et de travail, oh ! qu’il est doux de rêver ainsi et de ne rien faire ! Le spectacle de cette petite population agricole et paresseuse me délasse : il doit être facile de mourir ici, car on n’y vit réellement qu’à demi. À Paris on vit trop ; c’est pour le cœur et pour l’intelligence une surexcitation de toutes les joies et de toutes les douleurs à la fois.
Cette nuit il a fait une pluie d’orage, pluie bruyante accompagnée d’éclairs et de coups de tonnerre : ces pluies d’été sont tellement abondantes, que parfois elles percent les toitures et administrent une douche inattendue aux dormeurs surpris.
La matinée, rafraîchie par l’ondée, m’a