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funéraires, profanés et bouleversés ; les ossements ont disparu, il ne reste plus que l’enveloppe qui les contint ; la poussière humaine s’est confondue à la terre, c’est le néant dans ses dernières limites ; rien n’est sombre comme ce cimetière sans cadavres et sans squelettes. Trois ou quatre tombeaux sont encore debout ; l’un d’eux renferme les cendres des échevins de la ville morts de la peste qui ravagea la Provence au commencement du xviiie} siècle : comme Belzunce, ils se dévouèrent à leurs concitoyens ; leur mémoire et leur tombe ont été respectés. Au milieu de ce bouleversement lugubre, la belle église en ruine de St.-Honorât projette son ombre d’une imposante mélancolie. L’entrée d’une grande cour à arceaux gothiques, espèce de préau, qui précédait l’église, est murée. Nous arrivons dans ïa nef par une porte latérale : des piliers mas-