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midi de la France, tandis que les tombeaux monolithes de simples pierres, abandonnés au pillage du peuple, servirent, dans toutes les fermes de la campagne d’Arles, d’abreuvoirs, de cuves à vin, et autres usages plus ou moins profanes. Que reste-t-il maintenant des Aliscamps ? encore une innombrable quantité de tombeaux vides et brisés, une grande église, deux ou trois chapelles, un sol encombré de débris, un bouleversement effrayant et sombre. Nous pénétrons dans le champ funéraire, nous passons sous un arceau en plein cintre, qui semble la porte fatale du cimetière ; suivant une ancienne tradition, cet arceau est le débris d’un couvent, la porte principale de l’abbaye élevée par saint Césaire. Césaire avait une sœur nommée Césarie : c’est pour elle qu’il fonda aux Aliscamps ce monastère, dont il la nomma abbesse. Une des règles de