les corps enfermés dans des bières que l’on confiait au courant du fleuve et qui arrivaient à Arles sans autre sauvegarde que le respect inspiré par ces cercueils flottants. Une somme d’argent, déposée sous la tête du mort, indiquait le genre de funérailles qu’on devait lui faire. Au sujet de cette pieuse coutume, un historien du douzième siècle rapporte très gravement un événement merveilleux dont il prétend avoir été le témoin oculaire :
« Quelques jeunes matelots de Beaucaire, dit-il, ayant vu passer sur le Rhône la bière d’un mort, l’arrêtèrent pour prendre l’argent qu’on avait mis pour satisfaire à ses funérailles ; mais il ne fut jamais en leur pouvoir de faire continuer son chemin à la bière : quelques efforts qu’ils fissent pour la pousser au cours de l’eau, elle ne fit que tourner au même en-