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s’offrait sur le premier plan ; puis c’était le Rhône, avec ses flots rapides et irisés, semblant rouler des étincelles, et séparant comme une barrière lumineuse Arles du grand village de Trinquetaille, autrefois faubourg de la vieille cité, aujourd’hui formant un bourg à part, gardien de l’île de la Camargue, dont la vigoureuse végétation s’étale au couchant en pâturages et en ombrages verts. Au nord, le Rhône accourant vers Arles est sillonné par quelques barques marchandes et par un élégant bateau à vapeur qui passe orgueilleux et rapide au milieu d’elles comme un cygne au milieu d’un troupeau d’oies vulgaires. De ce même côté parallèle au Rhône, la grande route de Tarascon à Arles est bordée de trois allées d’ormes, dont les lignes d’un vert sombre varient à distances les teintes du sol et celles des eaux. Les ruines du couvent de Mont-Major couronnent de la