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grand tableau. Nous quittâmes l’amphithéâtre, mais le lendemain matin, à dix heures, nous foulions encore ces pierres mémorables. L’aspect avait changé au grand jour : le monument était toujours beau, imposant, mais tout-à-fait délabré, comme une belle femme qui, en vieillissant, peut faire illusion aux lumières, mais dont la clarté du soleil trahit toutes les rides. Des quatre tours élevées dans les arènes d’Arles au moyen âge, trois seulement sont encore debout : une est inaccessible, on peut monter dans les deux autres quoique l’accès en soit difficile. Nous gravîmes d’abord l’escalier en ruines de la tour de l’ouest, et, parvenus à l’étage supérieur, nous vîmes se dérouler devant nous le merveilleux tableau que M. Clair nous avait promis la veille : sous la lumière éblouissante d’un beau ciel du midi, Arles, avec ses maisons et ses monuments dorés par le soleil,