Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/226

Cette page n’a pas encore été corrigée

nous jouissons du plus magique coup d’œil.

Vu à la clarté vaporeuse de la lune, le cirque paraît entier, les demi-teintes effacent les dégradations des gradins et les brisures des arcades, dont les immenses cercles, surperposés les uns sur les autres, se dessinent sur l’azur étoilé du ciel ; parfois les nuages blancs qui escortent la lune se détachent de son disque et glissent en formes fantastiques sur le fond des arcades ; on dirait les ombres éplorées des victimes du cirque qui errent durant les nuits sereines dans cette enceinte, théâtre de leur supplice. La lune, comme une lampe sépulcrale, est suspendue aux créneaux de la tour du sud, la plus haute des quatre tours gothiques.

Après le Colysée de Rome, aucune arène peut-être n’a été plus ensanglantée de sang humain que l’amphithéâtre d’Arles. C’est là que Constantin, cet empereur appelé grand,