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se multiplient, se prolongent, se déroulent et s’élèvent comme les immenses vagues d’un océan de pierres ; la lune jette ses reflets veloutés sur leurs croupes arrondies et mousseuses. Nous montons avec précautions aux galeries supérieures ; souvent l’escalier et le plancher manquent à la fois à nos pieds, laissant à leur place le vide, qui offre à nos regards d’admirables précipices fuyant d’arcades en arcades, et parfois coupés par des débris de plafond, dont les immenses dalles forment d’une arche à l’autre des espèces de ponts suspendus. Nous nous aventurons sur ces ponts ; nous nous élançons d’un arceau à l’autre, et nous parvenons ainsi à faire à peu près le tour des galeries en ruines. Arrivés au faîte de l’édifice, au sommet du dernier rang d’arcades, auxquelles manque l’entablement primitif, nous nous arrêtons, et, appuyés contre le mur de l’une des tours gothiques,