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» Pour rendre à tout progrès le peuple indifférent,
» On corrompt les instincts, on le laisse ignorant ;
» Lui dérobant les biens qui changeraient son être,
» Dans le lucre on l’enseigne à chercher le bien-être.
» Toute route est fermée au pauvre intelligent,
» Pour conduire aux grandeurs il n’est qu’un Dieu : l’argent !
» Il faudrait désormais des plus hautes carrières
» Aplanir le chemin, répandre les lumières,
» Avant qu’il soit commis mettre un obstacle au mal,
» À tout être égaré rendre le sens moral ;
» Lorsque parmi le peuple un grand cœur se révèle,
» Lui faire aimer la France et l’élever pour elle,
» Et dans tous ces esprits que l’égoïsme abat
» Tuer l’amour de soi par l’amour de l’état ;
» Il faudrait… »

    Mais ma voix traduit mal ta pensée,
D’un langage vivant c’est l’image effacée ;
Toi qu’adore le peuple et qu’il sait écouter,
Dans nos jours douloureux pourquoi ne plus chanter ?
Ces grandes vérités promises à la terre
Puisque tu les pressens, tu ne dois pas les taire ;