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Nîmes, dans ton enceinte où le sang fume encore,
Un de ces deux partis que la haine dévore
Peut-être cache-t-il l’esprit de vérité
Pour lequel en tous temps combat l’humanité ?
Non ! c’est l’étroit esprit de Rome ou de Genève
Qui les a désunis et les arme du glaive ;
Entre eux et l’Évangile il n’est plus de liens ;
Papistes, protestants, ils ne sont pas chrétiens.
L’aveuglement les pousse à la guerre civile,
Ils s’égorgent encor dans les murs d’une ville ;
Le monde marche en vain et leur dit de s’unir,
Pour eux leur vieille haine est toujours l’avenir !

V


Ô maître, qu’espérer ! Ici, c’est la misère
Qui tient encor le peuple écrasé sous sa serre ;
Là, dans son ignorance, à sa chaîne obstiné,
Il combat les destins pour lesquels il est né ;
Ces hommes animés de passions contraires,
Comment les réunir, comment les rendre frères ?
Et de tant de débris de superstition
Comment constituer la grande nation ?