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Le gain, la seule ardeur qui toujours les anime,
Dérobe à leur regard tout horizon sublime ;
D’un vulgaire égoïsme ils ont les passions
Ils n’ont pas ce qui fait les grandes nations.
Aussi, quoique doués d’une bonté native
L’élan manque à leur vie aride et positive ;
L’ardente charité, ce lien généreux
Unissant l’homme à l’homme, est ignoré par eux ;
Ils donnent, mais jamais une tendre parole,
Un mot profond du cœur qui touche et qui console,
N’accompagne leurs dons ; ils donnent par devoir
Et c’est ainsi qu’ils ont la foi, sans concevoir
Ni la grandeur de Dieu, ni sa bonté suprême.
Au prêtre ils sont croyants beaucoup plus qu’à Dieu même
Du culte extérieur ils observent la loi
Mais l’idéal divin est absent de leur foi.
Dans ces cœurs enchaînés à l’inerte matière
Qui donc fera jamais descendre la lumière ?

III


Par le calme des champs ce peuple est endormi,
Les hommes isolés ne sentent qu’à demi,