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dans cette calme solitude qu’il avait tant aimée ; puis, reprenant ma course à travers champs, je regagnai le village ; mais, avant d’y rentrer, il me restait une solennelle et dernière visite à faire. Je me fis ouvrir la porte du cimetière, j’y restai longtemps prosternée sur la tombe de ma mère, et j’appris du fossoyeur qu’à côté de ces restes vénérés reposaient ceux de mon frère. À l’avenir, une pierre tumulaire les recouvrira ; je veux qu’ils soient respectés, je veux en retrouver la trace quand je reviendrai prier ici ; et, quand je ne serai plus moi-même, je veux qu’on puisse m’ensevelir auprès de ma mère adorée et de ce frère si cher. Revenue au village, je racontai à mes hôtes mes impressions de la journée et la scène du château. Le fils de madame Boussot, jeune médecin distingué, arrivait en ce moment d’une promenade dans les environs.