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daient sur son lit un réseau de verdure ; au delà du torrent, s’échelonnait sur un coteau un verger d’oliviers et de figuiers. Je parcourus les sentiers couverts de hautes herbes de ce petit enclos encore tout parfumé des senteurs des roses d’avril ; quelques plantes rares, à demi protégées par des cloches de verre brisées, résistaient encore çà et là à l’intempérie des saisons. Je cueillis un beau cactus pourpre et quelques touffes de roses blanches. Je songeai qu’il m’aurait offert ses fleurs et ses fruits s’il avait vécu ; je pressai entre mes lèvres une grappe de raisin de ses pampres. Au bout du jardin, s’élevaient deux acacias tout fleuris qui formaient un joli bosquet ; j’y trouvai encore le pliant sur lequel mon frère s’asseyait. En cet endroit, le torrent décrit un étroit bassin où la fermière de Flore lave son linge ; je passai là plusieurs heures à rêver