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encore chargé ; ses pantoufles gisaient au pied de son lit.

Vaincu par l’émotion, je m’assis dans son grand fauteuil, je cachai ma tête dans mes mains ; il me semblait qu’il allait m’apparaître, me parler comme autrefois, ranimer avec moi nos souvenirs d’enfance. Ne pouvant soutenir une aussi douloureuse sensation, je quittai cette chambre trop pleine de son image, je m’élançai au dehors ; mais partout je le retrouvai à chaque pas. L’attrayante et douce passion de sa vie avait été la botanique. Il avait tenté d’élever dans son jardin une grande partie des plantes réunies dans son herbier. Quelques belles fleurs semées par lui lui avaient survécu ; elles souriaient au milieu des plates-bandes mortes et désolées. Le petit jardin, dessiné à l’anglaise, avait pour limites le torrent. Des ronces et des vignes sauvages suspen-