Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/193

Cette page n’a pas encore été corrigée

me soucie point qu’un jour vous publiiez quelque pièce de vers là-dessus.

Rendue à moi-même par la stupidité de cet homme, je lui jetai tin regard de mépris, et après avoir salué mentalement cette demeure profanée, je m’en allai triste et grave, pensant que le grand Shakspeare avait raison et que les scènes les plus déchirantes de la vie ont toujours leur côté bouffon. Quand je fus seule, mes pensées de deuil reprirent leur cours, j’allais franchir l’enceinte de rochers, mais, avant de perdre à jamais de vue ce vieux domaine de ma famille, je voulus l’apercevoir une dernière fois : je montais sur ces hauteurs, te château, les promenades, les eaux et les jardins m’apparurent à la fois ; je repeuplais ces lieux des êtres adorés qui n’étaient plus, et je pleurais silencieusement en pensant à eux. Je fus arrachée à ma contemplation par le